Pas de panneau indicateur sur la RD, pas d’enseigne sur la devanture de l’atelier situé au fond de l’impasse; on aurait du mal à savoir qu’il existe et du mal à le trouver!

Juste une indication sur google map qui géolocalise l’artisan et son atelier «Arpège piano service» et le référencement de son site web : www.arpege-piano.net

C’est peut-être qu’il ne cherche pas à se faire connaître davantage ou que le bouche à oreille suffit à faire circuler l’information sur la qualité de son travail.

Installé à Veyrier début des années 1980, Christian Bourg exerce son métier au service des musiciens et de leurs pianos, en travaillant exclusivement sur rendez-vous. Il est discret malgré sa stature et son allure de bûcheron canadien. Massif, à l’image des pianos qu’il transporte, délicat à l’image de ses activités d’artisan d’art.

Sa mission : entretien, réglage, accord, harmonisation et réparation des pianos de tout type et de tout âge, tant pour les particuliers que les institutions, tant pour les amateurs que les professionnels.

Alors qu’adolescent, c’est à l’occasion des nombreux tours du lac dominicaux, à la pédale, dans la roue de son oncle Raymond Dugas, facteur de pianos à Lyon, que celui-ci lui met le diapason à l’oreille, puis l’initie au métier de technicien du piano. Un artisanat d’art qui, dit-il, s’exerce derrière le rideau, pour lequel l’écoute et la concentration sont primordiales, où la patience est indispensable.

Parce que constitué à plus de 80% de matériaux hygroscopiques, un piano vit et subit les changements climatiques au fil des saisons. Chaque variation de température et hygrométrie, affecte son toucher (en changeant les rapports de levier du millier de pièces articulées que sont le clavier, la mécanique, les étouffoirs et le pédalier), bouscule sa justesse (car modifiant la géométrie du bloc lutherie). Rides ou fentes des bois de lutherie atrophient ses capacités de tenue d’accord et la qualité de son chant. L’oxydation du plan de cordes les rend cassantes.

Pour l’accordeur, il s’agit de répondre à la demande du pianiste, en dialoguant avec lui et en intégrant les caractéristiques acoustiques de la pièce. Penser son geste, ne jamais perdre de vue la réversibilité de ses choix techniques, remettre son ouvrage sur l’établi, tel est le métier de technicien du piano.

Vous le croiserez peut-être dans sa camionnette jaune, sillonnant la région Rhône-Alpes et la Suisse romande voisine, des bords du lac d’Annecy aux rives du Léman, du Genevois au Chablais, du canton de Vaud à la Tarentaise, de la Vallée d’Arve à la Maurienne, du Pays de Gex au Pays du Mont-Blanc, de Chamonix à Lyon.

Pas de haute ou de basse saison, mais du travail régulier avec quelques pics d’activité en fonction des périodes propices aux concerts et à la mise en route des grands hôtels des stations touristiques.

Faits d’armes : Plusieurs nuits passées, enfermé dans des églises, œuvrant pour des concerts à 4 pianos avec orchestre.

Les 3 questions :

  1. Quelle est la nature du lien que vous entretenez avec Veyrier-du-Lac et ses habitants ?

Convivialité, discrétion et respect.

  1. En quoi ce lien influence-t-il votre vie, votre travail, votre talent aujourd’hui ?

Veyrier offre un cadre de vie très privilégié, paysage, climat, palette infinie d’activités natures ou sportives, proximité géographique avec les stations alpines, le Jura et ses épicéas, la Suisse, et l’Italie où est né le piano-forte et ses forêts de bois de résonances dans le Trentin.

  1. Quels seraient vos souhaits pour Veyrier demain ? Comment voyez-vous le village demain ?

Que Veyrier demeure à taille humaine, loin des bruits et tumultes de la ville. Que les eaux du lac restent saines et pures. Que le peuple des oiseaux chante dans les haies, que les écureuils et les hérissons perdurent dans leur habitat naturel.

Journal d’information de la mairie de Veyrier du lac / Décembre 2025 : n° 97

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